mardi 11 février 2014

Le yaourt allégé

Il y a de nombreux avantages à vivre en colocation lorsqu’on se lance dans un régime. Nul besoin de jeter les cochonneries qui trainent ici et là entre votre placard et votre frigo. Votre colocataire est heureux d’offrir ses services en devenant la poubelle du nid douillet. Heureux aussi de vous narguez lorsque qu’il met au four une pizza quatre fromages et que vous préparez soigneusement votre yaourt allégé au son d’avoine et clémentines…

Je vous jure, je l’aurai achevé hier soir ! Se foutre ouvertement de ma gueule sous prétexte que j’ai l’ère ridicule avec ma préparation m’a rendue vulnérable. Il fait tout pour me distraire de mon objectif, me faire craquer. Et oui, c’était sympa d’habiter avec la nana qui se « foutait » de son poids. Il n’avait pas droit au discours « healthy & co».
J’ai parlé avec mon colocataire, lui expliquant pourquoi cette démarche m’était nécessaire !

« Mais bébé, tu es très belle comme ca, ne change rien ».

Correction. J’ai longuement parlé avec mon colocataire, lui expliquant que cette démarche allait bien au delà du simple avis qu’ont mes proches ou les personnes extérieures. Croyez moi, ca fait des années que j'encaisse les remarques. Et puis selon eux, c’est sur que je n’aurai rien à changé. Mais voilà, le fait est qu’ils ont une opinion subjective, que leur vision des choses, de mon corps plutôt, est faussée.

J’ai besoin de perdre du poids, de me sentir vivre, respirer et tout le blablabla qui avec ce genre de discours. J’ai besoin de me voir belle. Pouvoir m’habiller comme je le souhaite, sans me poser l’ultime question que toutes les filles un peu ou très rondouillettes  se posent :  « est ce que ca va m’aller ? « 
Je veux être cette fille qu’on voit toute au moins une fois dans n’importe quelle journée. Celle qui transpire l’assurance et récolte l’admiration des heureux passants.

Lui décrire par oral ce que je pensais m’a permis d’ignorer cette foutu pizza. J’ai tenu bon, je n’ai rien avalé d’autre que mon yaourt dépressif et fade. Mais ce dernier est devenu le symbole de ma féroce volonté !

Chérie, laisse les mots et file faire tes abdos !



samedi 8 février 2014

Le premier jour

     Vous vous demandez surement pourquoi je décide de faire un blog sur ma perte de poids ? 
     Toutes les fois où j’ai pris cette initiative, j’étais seule dans ma démarche. Personne ne devait être au courant à propos de mon propre dégoût. Parce que ce même dégoût que j’alimentais tous les jours en m’avalant des tas de cochonneries a détruit qui j’étais à l’intérieur. À chaque fois que je m’assoie, je fais en sorte de cacher mes bourrelés ; ce qui implique le port de vêtements larges. À chaque fois que je suis en présence d’une fille aux dimensions irréelles, je deviens mon propre fantôme. À chaque fois qu’on me fait un compliment, j’ai la bonne et conne impression qu’on se joue de moi.
     « Non, je n’ai pas le droit d’être belle, je suis grosse »
      Durant toutes ces années, je n’ai pas su avoir la force de certaines femmes rondes qui ont appris à transformer leurs formes en atout. Je pense notamment à Big Beauty, que j’admire plus que tout !

     Ce blog va me servir de symbole. Si j’arrête de l’alimenter et d’essayer d’aider des jeunes filles qui ne se supportent pas, tout comme moi, cela voudra dire que je ne suis bonne qu’à mettre au placard (- au frigo -). Et j’ai beau me détester, j’aime vivre mais je veux le faire avec les bonnes cartes en mains.

     Lorsqu’on décide de perdre du poids, c’est un combat difficile. Un combat contre soi-même. Et parmi tous les combats à mener dans sa vie, ceux qu’on s’auto-lance sont les plus difficiles. Un jour à tenir, un seul, et j’aurai la volonté de continuer jusqu’à ce que mes 20 kilos soient évaporés.  

     Je ne vous cache pas que ce premier va être très compliqué… Mais quelques règles simples vont me permettre d’y arriver :    
  •  Interdiction d’entrer dans un supermarché pour acheter de la nourriture
  • Ouvrir son paquet de cigarettes à défaut d’ouvrir la porte du frigo 
  • Faire 100 abdominaux par jour ou aller courir si la cigarette ne marche pas
  • Penser aux économies faites à la fin du mois sans tous ces achats destructifs


Et ma cocotte, t’inquiète c’est que le début de la liste, mais tiens bon !  

vendredi 7 février 2014

La provenance.

     J'ai longtemps été admiratrice de ces filles qui peuvent engloutir tout ce qu'elles souhaitent sans prendre un gramme, pensant que la génétique en était la cause alors que le mien me jouait des tours. Depuis toujours, il suffit d'un regard posé sur quelque chose de plus caloriques que d'habitude, et je prends du poids. Ce qu'on ne m'avait jamais expliqué et que je me suis bien évidemment caché, c'est que ces filles se tuent au sport comme des championnes olympiques sans l'ombre d'une démotivation. 
Étant une inconditionnelle d'instagram, vous imaginez bien que je cultive mon admiration en m'abonnant à tous les comptes se reliant au "healthy way and fitness". 
     Maintenant que le coup dur abordé dans l'article précédent a fait son effet, je compte bien transformer mon corps mais cela doit tout d'abord passé par une compréhension de mes habitudes alimentaires puis une modification. 

     Alors d'où me vient ce besoin de manger perpétuellement ? Ce besoin obligatoire de passer dans n'importe quel foutu magasin de nourriture et ce à n'importe quelle heure pour acheter bien plus que je n'ai besoin ?
     Je suis quelqu'un de très calme et je n'ai pas le sentiment d'être stressée. Peut être est ce parce que la nourriture me rassure ? Vous pourriez demander à ma mère, le seul moyen de réviser mon bac de manière studieuse (cad à mon bureau et pas sur mon lit) était d'avoir de quoi grignoter dessus. Je m'auto-discerne la palme d'or pour avoir vider le frigo... Alors oui, j'ai eu mon bac avec succès mais cette paisibilité m'a couté 7 kilos. 
     Depuis, je n'ai pas pu m'arrêter. J'ai 20 ans, mesure 1,75m et pèse environ 85kg. Je suis une grande bouboule qu'on regarde d'un oeil suspicieux comme tout ceux ayant quelques formes en trop. 

Je vais donc devoir réapprendre à manger - sainement - et me tenir écartée des commerces alimentaires lorsque besoin n'y est pas. Reprendre le sport ne sera plus une question mais une obligation ! 

Courage ma poule, tu vas les exterminer ces 20 kg ! 


jeudi 6 février 2014

Le déclic

Cette silhouette surabondante que je trimbale avec moi depuis des années est l'équivalent de l'encombrement qu'on ressent lorsqu'on part en randonnée avec un énorme sac à dos. Cela demande de la force pour passer outre les remarques, de l'effort pour vivre avec tous les jours et bien évidemment l'acceptation d'une telle situation. 
Je ne suis pas la seule à penser que rien ne pourra jamais changer, que ces bourrelés qu'on supporte mais qu'on a créé de notre propre chef, sont irrémédiables. On essaye tant bien que mal de paraitre normal alors qu'à l'intérieur de cette enveloppe disgracieuse, bouillonne une rage indescriptible et un dégout certains pour ce que nous sommes. "Vouloir être" est notre mot d'ordre, en rien notre ligne de conduite. 

Jusqu'au jour où le coup dur nous explose en mille morceaux. De simples mots insignifiants suffisent : tu es grosse. Un pronom, un verbe, un adjectif qualificatif qui détrônent toute cette solide carapace que l'on s'est efforcées de bâtir.
Cette phrase est sortie de la bouche de mon premier amour, il y a de cela deux jours. Nous ne sommes plus ensemble, juste amis. Si tant est qu'un ami vous juge sur votre physique... Je me suis effacée, comme prévu, prenant cette remarque au second degré. Comment réagir autrement ?
Mais ce bouillonnement, toujours. Je ne peux plus supporter d'être perçue comme la grosse de la famille, de la bande de copains, de l'entreprise. 

Au boulot ma vieille, on va perdre ces kilos !